Chères et chers amis du quartier du Vallon, mercredi 27 mars dernier a eu lieu la séance de présentation du rapport “La plus vieille usine du monde“ socio-histoire de l’incinérateur du Vallon (1958-2005) par les chercheur·es de l’EPFL, de l’UNIL et d’Unisanté , Fabien Moll-François, Céline Mavrot, Alexandre Elsig, Florian Breider et Aurélie Berthet. Ce rapport interdisciplinaire avait notamment pour but d’identifier les causes socio-historiques de la contamination aux dioxines de Lausanne – contamination “découverte“ par les autorités fin 2020 et annoncée à la population au printemps 2021.
Vous pouvez télécharger le rapport complet sur le lien suivant ou en utilisant le QR code dédié.
https://serval.unil.ch/resource/serval:BIB_665BEA79DE6A.P001/REF
Ci-dessous, le discours d’introduction lu lors de la soirée par l’AQV, et le powerpoint de la présentation des chercheur·es (le versant sciences sociales de l’étude par Alexandre Elsig, Céline Mavrot et Fabien Moll-François.)
Vous trouverez également en bas de page des liens sur les émissions de radio et de télévision liées au sujet.
L’histoire du quartier du Vallon est liée à l’industrie depuis le début du 19ème siècle ; moulins, tanneries, poudrière et fonderie profiteront de la proximité du Flon pour leur activité. Dès 1954, la rivière sera mise sous canalisation pour la construction de l’UIOM, et 200’000to de déchets issus de ses fours seront enterrés dans le vallon. De ce passé industriel, le quartier garde des traces, de la place du Vallon à la Sallaz, le vallon du Flon est inscrit aujourd’hui comme “site pollué à surveiller“ selon le cadastre de la ville de Lausanne.
L’AQV, soucieuse du bien-être des habitant·es et du vivre ensemble cher au quartier est donc très attentive aux questions liées à la pollution. Ainsi, quand au printemps 2021, la population lausannoise est informée d’une large pollution aux dioxines, ce n’est pas une surprise pour l’AQV. En effet, c’est en 2017 déjà que l’association alarme les autorités sur une possible présence de dioxines dans les sols après la découverte d’une pollution aux métaux lourds sur le futur plantage de la rue du Vallon.
Cet événement amènera la municipalité et des spécialistes des sols à tenir des séances publiques pour informer la population et statuer sur la réalisation du projet de plantage. L’AQV et les habitant·es, qui tiennent à ce nouvel espace de rencontre et de jardinage opteront pour une des solutions proposées par la municipalité qui consiste à changer les terres sur les zones à cultiver. De ce fait, les analyses de dioxines ne seront pas entreprises.
A ce moment-là, malgré l’évidence : quartier à l’historique industriel, présence de l’usine d’incinération durant presque un demi-siècle, l’origine de la pollution semble difficile à définir par les autorités. L’AQV, convaincue que la pollution vient de l’usine (des habitant·es du quartier témoignent de la présence des fameux brûchons et autres fumées de l’usine à l’époque de son exploitation) débute des recherches en mai 2021 afin de pouvoir cerner les causes de la contamination.
Dans un même temps, l’association estime la communication de la municipalité par trop parcellaire (panneaux de mesures de prévention uniquement en français, mention des risques absente) et paradoxale (des barrières qui n’empêchent l’accès à une place de jeux que d’un seul côté). De plus, l’absence d’une séance d’information dans le quartier le plus touché par la pollution, amène l’AQV à demander à la municipalité des éclaircissements en février 2022.
En mai 2022, une séance préparatoire est organisée par l’AQV avec les autorités concernées, et donnera lieu en octobre à une soirée intitulée “POLLUTION AUX DIOXINES DANS LE QUARTIER DU VALLON“. Celle-ci va permettre aux habitant·es de questionner les représentant·es de la ville et du canton DGE et DGS sur les origines et les causes de la pollution, sur la mise en pratique des mesures de prévention et sur les problèmes de santé que la pollution a pu générer.
Pour appuyer la position de l’association sur la responsabilité de l’usine et sur le fait que la découverte de la pollution n’est pas due au hasard, une exposition d’articles de presse réunis par l’AQV datant de 1957 à 2005, démontre que des plaintes liées aux nuisances de l’UIOM existent depuis le début de son exploitation. Ces documents sont dévoilés au public à cette occasion, et sont actuellement visibles sur la Friche, ancien site de l’usine d’incinération.
Liens sur la matinale radio de la RTS du jeudi 28 mars 2024:
Sur l’irritation des habitant·es trois ans après la découverte des dioxines
Sur la question de l’inégalité sociale quant à l’emplacement de l’incinérateur au Vallon
Lien sur l’édition du 19h30 de la RTS du jeudi 28 mars 2024: