Depuis 2021, on sait que l’ancien incinérateur du Vallon est responsable d’une importante pollution aux dioxines qui touche l’ensemble de la Ville de Lausanne. Le quartier du Vallon est l’un des endroits les plus pollués, comme le montrent les mesures dans le sol réalisées par le Canton.

Pour les habitant·es, l’existence de cette pollution n’a rien de surprenant. A partir de 2016, des analyses montrant des traces de métaux lourds avaient amener à remplacer la terre du projet de plantage de la rue du Vallon. L’AQV avait alors demandé sans succès des analyses de dioxines, connaissant le passé industriel du quartier. Durant des décennies, les habitant·es ont en effet vécu au rythme des « bruchons ». Jusqu’à l’installation d’un nouveau système de filtration des fumées en 1982, ces poussières noires incommodaient tout le quartier – et bien au-delà – en se collant aux vitres, au linge, aux voitures. Les habitant·es plus proches de l’usine se souviennent aussi des odeurs et des nuisances répétées, qui ne cessèrent réellement qu’avec la fermeture de l’incinérateur en 2005.

En complément de la séance publique organisée le 13 octobre, l’AQV a donc trouvé intéressant de proposer une exposition, intitulée « sur les traces de l’UIOM ». Celle-ci permet de revenir sur cinq décennies d’histoire, au cours desquelles les habitant·es du Vallon ont cohabité avec une installation polluante.

Cette exposition présente une sélection d’articles de presse, publiés entre 1957 et 2005, qui illustrent la manière dont l’incinérateur était perçu à l’époque, entre fascination pour cette technologie moderne et son « feu purificateur » et dénonciation de ses méfaits dans le voisinage. Comme le montrent les articles, les protestations démarrent dès les premières années de fonctionnement de l’incinérateur et restent très intenses jusqu’au début des années 1980, avant de ressurgir à la fin des années 1990, en lien – déjà – avec cette « dioxine [qui] n’épargne pas Lausanne ».

Pour celles et ceux qui n’ont pas pu prendre connaissance des articles présentés lors de notre séance publique du 13 octobre, ils sont téléchargeables ci-dessous.

Ces articles font partie d’un corpus plus vaste, réuni dans le cadre de la préparation d’un projet de recherche collaborative entre science et société. Ce projet, intitulé « Une approche interdisciplinaire pour enquêter sur les pollutions industrielles », est financé par l’Unil et l’EPFL. Il débutera en janvier 2023 et associera des chercheur·ses en santé publique, sciences de l’environnement, sciences sociales et des associations de quartier, dont l’AQV.